BOLIVIE PARC CARRASCO n°3

Bon alors pour les photos j'ai laché prise, c'est un vrai merdier pour les charger sur le blog. C'est couillon j'avais selectionné quelques belles photos de paysage et de moi faisant semblant de travailler, mais quand la connexion bolivienne fait pas d'effort, c'est pas la peine de s'acharner: Je reessaierai vers le 25 Juillet depuis Santiago du Chile ou peut etre avant, a voir.

Donc voila plus d'un mois que je suis parti et je viens de passer quasiment 4 semaines au niveau du Parque Nacional Carrasco. Je vais tenter de reprendre un peu ce que je n'avais pas pu developper la derniere fois, et repondre aux questions que mes parents me posent et qui peuvent aussi vous interesser !!!

Le PNC (Parque Nacional Carrasco) s'etend a l'est de cochabamba sur une superficie de 600 000 hectares, mas o menos et d'une altitude de 500 a 4700m. en tout 12 guardas parques travaillent dans les differentes zones du parc. Ce mois ci je suis reste au niveau du campamiento de los guacharos (+550m sobre el nivel del mar), site touristique situé pres de Villa Tunari. Au niveau du refuge ou j'ai passe quasiment deux semaines se trouvent les cavernes de los guacharos, oiseau nocturne, qui vit seulement ici. Pour visiter le lieu on doit payer les services d'un guide, qui au fil d'un circuit de 2 ou 3 heures, nous donne pleins d'infos sur la faune et la flore. Tres interessant puisque nous sommes dans une foret secondaire tropicale. Enfin durant la visite nous pouvons voir des chauves souris dans diverses grottes. J'ai deja fait le circuit 4 fois pour voir comment travailler chacun des guides. Mais je n'ai pas fait une seule photo. Je suis bon pour le refaire tout seul et prendre de superbes photos (mais la place va vite me manquer je suis a plus de 900mo deja)

Concernant les touristes qui visitent le lieu, beaucoup de boliviens mais aussi des etrangers (francais, hollandais...) a l'annee 6000 visiteurs dont 4000 boliviens. J'ai rencontre comme ca des francais, espagnols et j'ai recupere des numeros de contacts pour la suite si besoin est !

Durant les deux premieres semaines , j'ai pu visiter un peu les alentours, mais comme sur ma zone il y a deux gardes forestiers je passais pas mal de temps au refuge a rien faire, si ce n'est dialoguer avec les guides... J'ai quand meme eu la chance de pecher avec eux. Donc comme je trouvais que je m'ennuyais un peu sur le site j'ai demandé a etre "muté" dans la communauté d'El Palmar, pour pouvoir les aider dans leurs taches journalieres, et plus particulierement sur la construction d'un pseudo pont en pierre.

Attention, faut pas croire non plus que j'ai fait que glander, j'ai fait un petit travail d'investiguation sur le tourisme en rapide, j'ai rencontre des communautes et aidé l'une d'elle...

Donc, je suis aller vivre deux semaines dans cette communaute, EL PALMAR (+850m), la plus ancienne du parc, a 3 heures de marche du refuge ou je vivais. Une famille m'a pris en charge et j'ai pu loger chez eux tout le temps de mon periple. La famille Vela a été tres gentille, serviable, genereuse, vraiment tres bien. Ils sont 6 (pere Luciano, mere Celedonia, une fille Marina et trois garcons Hipolito, Jaime Juan Carlos) mais l'un des fils n'etait pas la et un autre est reste seulement une semaine. Parcequ'en Bolivie il y a encore le service militaire qui dure un an avec seulement une semaine pour rentrer chez soi. Les conditions de vie sont tres difficiles mais tous les jeunes sont obliges de le faire si ils veulent ensuite travailler.

Durant ces deux semaines a El Palmar, j'ai participé a la construction d'un pont qui va permettre que les voitures arrivent jusqu'a el palmar, ce qui devrait relancer l'economie de la communaute qui ne vit que grace au marché de la coca. En gros c'est assez simple et ca ressemble pas mal a se que j'ai pu faire chez Sele : Premiers jours j'ai descendu des cailloux de la riviere et les jours suivant j'ai mis en place les cages de fil de fer permettant de regrouper les pierres. Concernant les horaires, par exemple pour ce genre de boulot, le campesino va partir de la communaute a 8 heures du mat, va marcher pendant une heure pour rejoindre le chantier, va prendre une pause d'une demi heure pour "pichar las hojas de coca", va enfin se mettre au boulot pour 1h30 puis va refaire une pause coca d'une demi heure et va se remettre a travailler jusqua 12h. La 1 heure de pause pour manger et mastiquer les feuilles de coca. a 15h nouvelle pause coca et a 16h30 retour a la casa ! donc pas mal de glandouille.
En parlant de coca, j'ai fait mes premiers pas dans le milieu puisque j'ai appris a recolter les feuilles de coca... au grand damme de mes mains : comme tout bon agriculteur qui se respecte ils ont tous des mains avec la peau tres dure alors que moi a cote c'est quasiment une peau de bébé ! Ce qui se traduit par des ampoules a quasiment tout les doigts, pour un rendement assez minable ! En gros ils recoltent trois a 4 fois plus de feuilles que moi.

Concernant la fete des meres, c'est une date tres importante et a El palmar on a fete l'evenement toute la journee. Il ya des danses, des chansons et les enfants font un spectacle. Puis apres le soir c'est un grand repas et la fete jusqu'a tres tard. Les femmes portent generealement deux jupons dont celui exterieur est de couleur: Mais a cause des mousitques elles ont tendances a mettre un survetement en coton: Pour le haut c'est un chemisier et chemise et le chapeau bien entendu ! Les hommes rien de tres originale si ce n'est qu'ils vivent avec leur poche plastique de coca a la ceinture la machette a la main et les sandales aux pieds.

J'ai par ailleurs aide le garde a la realisation d'un sentier de delimitation : A l'aide de GPS on a creer la linea roja qui delimite la zone du parc ou les campesinos ne peuvent pas cultiver. Ca a été l'aventure parceque c'est un peu des anes : avec leur machette ils font tout tomber mais quand on leur donne une direction presque ils iraient a l'opposer. Bien sur leur objectif est de grapiller un max de terrain meme si c'est sur ils n'iront jamais jusque si loin dans les terres !

Toujours concernant la coca, j'ai eu le droit de planter quelques pouces et desherber les plantations.

Pour faire simple, a El Palmar etant donner qu'il n'y a pas l'electricite, les femmes se levent a 5h pour preparer a manger , les hommes quasiment 1h30 plus tard : ils mettent les pieds sous la table (meme si il y a pas de table) et on petit dejeune : chocalat chaud ou the et deux assietes de riz, patates, yucas et balusas histoire de bien caler le bide. a 12 a l'heure du dejeuner on se refait une platrée de feculents et le soir vers 18h c'est soupe de riz, pates, pommes de terre...
A cela on ajoute une sauce piquante ! je sais pas si je vais pas finir enorme moi a bouffer autant. et en gros coucher a 19h.

Concernant la temperature c'est tres variable comme le temps : des fois il fait beau avec des nuits a moins de 10º d'autres a plus de 20º et des fois c'est mitige avec nuages ou pluie. le temps parait imprevisible et les montagnes sont vite couvertes.

Concernant la langue, 90% ne parlent pas castillan mais un peu plus l'entendent, donc entre eux c'est Quechua : un peu style spanish a la sauce gitane du film snatch ! quelques mots : imaynalla kasanki / walejlla --> Comment va / bien ! c'est un bon debut.

En ce qui concerne les pratiques locales, la viande que l'on mange vient directement des elevages : ce qui m'a permi de voir la mise a mort d'une brebis et la dissection d'un oso hormigoso chassé par les chiens de luciano (fourmilier). Apres la viande reste jusqu'a une semaine a l'air libre pour etre enfin mangé, vive les bacteries.

Une vipere a attaque une femme qui nettoyait un sentier avec une machette ! une fois que la vipere a mordu, elle perd toute mobilite et il faut la tuer pour ensuite se rendre a l'hopital au plus vite: En effet il reste 6 heures de vie a une personne qui ne prend pas le serum ! et apres c'est une semaine a l'hosto. Heureusement ca arrive tres tres rarement, la famille vela n'ayant jamais ete piquee.

Pour les nouvelles instantannées, je suis actuellement a cochabamba ce qui m'a permi de prolonger mon visa. et j'etais jusqu'a hier archi malade (a deux doigts de la mort) : surement une indigestion alimentaire... j'ai passé la derniere nuit a vomir et maintenant grace aux medicaments ca allait un peu mieux et je suis parti pour une diarhee et un bon mal de crane avec fourmies partout. Le calvaire ! Heureusement, avec le BDS j'ai appris a me sortir les doigts des f***** et donc, presque, aujourd'hui je pete la forme ! il etait prevu que j'aille faire l'ascension du Cerro Tunari (5000m) mais vu mon etat ca me paraissait un peu prematuré.

J'ai enfin rencontré Mario le coordinateur du SAR et je vais pouvoir bosser avec eux du 7 juillet au 14/15 Juillet : je suivrai des cours de secourisme, rescate, salvamiento... dans l'academie : hier alors que nous parlions, il y a eu un appel d'urgence et nous sommes allé chercher une femme qui allait donner naissance et nous l'avons amenee a la maternite en urgence ! l'urgence etant toute relative etant donne que la circulation est un vrai bordel, personne ne respecte rien et l'alarme de l'ambulance ne fait aucun effet sur les chauffeurs de taxi !

Aujourd'hui j'ai retrouve un ami que j'avais rencontre a El palmar quand j'y etais et qui vit et travaille a cochabamba : mais comme c'est un affiliado il doit venir tout les mois pour la reunion mensuelle : c'est une honte cette reunion puisque pour traiter 8 points vus et revus chaque mois il leur faut 16h ! et oui des reunions interminables de 16h ou tout le monde donne son avis, et ils ne trouvent jamais aucun accord. A croire qu'ils s'en foutent, la mastiquation de la feuille de coca leur faisant passer le temps. pour ma part je ne participe pas a ces reunions qui sont en quechua et mastiquer la coca c'est seulement lorsque je travaille de temps en temps.

Donc avec cet ami j'ai achete quelques medicaments pour la communautes afin qu'ils puissent guerir les premieres maladies. Ca evitera que certains ne souffrent trop, parcequ'il n'est pas question d'aller voir un docteur ! Cette personne est l'une des seules (4/5 au total) un minimum progressiste qui tentent d'ameliorer la vie a El Palmar.

En effet la communaute vit et ne vit que pour la coca. seule exploitacion rentable. elle genere normalemt un revenu de 9000 BS soit 900€ par an par affiliado : chaque affiliado a le droit a 1600m² de culture de coca (selon la loi). C'est 3 a 4 recoltes par an, soit 200 livres par recolte a 1500Bs la vente de 100 livres. Le seul autre marche potentiellement rentable serait celui de la banane mais c'est pas suffisament developpé pour leur assurer un revenu continu. Bien sur, la loi est tres peu respecte et chaque affiliado a 2 a 3 cuartos (champ de coca de 1600m2). La vente des feuilles de coca se fait soit pour la consommation soit pour la creation de cocaine. A el palmar c'est quasiment 80% de la recolte qui est vendu aux narcotraficantes. en effet a cause des conditions climatiques et de l'altitude, les feuilles ne sont pas bonnes a la consommation et ils refourgent la marchandises aux dealers : 150 livres permettent de faire 1 kg de cocaine a 8000$US le kg ! affaire rentable surtout qu'il existe dans le parc des chemins qui menent aux differentes villes sans passer par les postes de douanes. Le gouvernement est au courant, les autorites corrompues, tout roule !

Concernant le futur planning, je repars aujourd'hui dans le parc. au programme cette semaine creation et renovation de sentiers forestiers avec le garde Roberto a partir du campement des Guacharos. Il faut aussi que je lave mon linge parceque je commence a sentir fort! c'est relativement chiant puisque c'est a la main et que ca met pas mal de temps a secher.
Ensuite je pense partir dans d'autres zones du parc (Se huencas et bulo bulo) pour aider les gardes qui sont dans ces zones seuls ! Ainsi je pourrais travailler efficacement avec eux: Je devrais aussi faire le camino de los nubes (descente depuis le point le plus haut du parc a 4700 a 500m) comme porteur avec un guide pour des touristes.

Ensuite je rentrerai vers le 7 Juillet pour bosser avec le SAR. A cette date, seulement, je pense que je vous redonnerai des news.

Voili voilou, j'espere que vous profitez tous bien de vos vacances et je tiens a vous remercier pour vos divers encouragements et commentaires.